NORMES NF C 15-100

La mise à la terre dans une installation électrique

La mise à la terre est un élément essentiel pour protéger les personnes contre les risques d’électrocution. Elle permet d’évacuer les courants de défaut vers le sol en cas de problème, plutôt que de les faire passer par une personne qui toucherait une partie métallique sous tension.

Toutes les parties métalliques d’un bâtiment susceptibles de conduire l’électricité doivent être reliées à la terre à l’aide d’un conducteur de protection vert/jaune. Cette connexion est centralisée sur une borne principale de terre, généralement située dans le tableau électrique ou à proximité.

Éléments à raccorder à la terre

Les deux solutions de prise de terre

1. Boucle en fond de fouille (solution recommandée)

Cette méthode consiste à disposer un câble en cuivre nu de 25 mm² tout autour de la fondation, avant la dalle. Ce système offre une surface de contact importante avec le sol, garantissant une faible résistance et une protection optimale.

2. Piquet de terre

Lorsque la boucle en fond de fouille n’est pas réalisable, un ou plusieurs piquets métalliques sont enfoncés dans le sol. Cette solution est simple à mettre en œuvre, mais moins performante en matière de résistance.

Qualité de la terre et choix du différentiel

La résistance de la prise de terre détermine la sensibilité nécessaire du dispositif différentiel. Plus la résistance est élevée, plus la protection doit être sensible pour détecter les fuites de courant.

La GTL & l'ETEL

La Hauteur des Appareils dans la Gaine Technique

L’ETEL fixe un volume exclusivement dédié au disjoncteur d’abonné, au tableau électrique et au coffret de communication, ainsi qu’aux arrivées et départs des circuits de puissance et des réseaux de communication. Ce volume est destiné à recevoir la GTL.

Linky (compteur communicant)

Linky est le compteur communicant d’Enedis installé dans les logements français. Il mesure la consommation électrique, permet la gestion des options tarifaires et le relevé à distance. Le compteur reçoit des ordres (mise en service, changement de puissance, etc.) et transmet des données de consommation, ce qui permet au particulier de suivre ses usages et mieux piloter sa facture.

Interdiction d’intervention :

Le compteur Linky est la propriété d’Enedis, plombé et réservé aux techniciens habilités.
👉 Le particulier n’a pas le droit d’y toucher (ou de rompre les scellés). Toute intervention côté compteur relève d’Enedis. Le client (ou l’électricien) n’intervient que côté installation intérieure (en aval du disjoncteur d’abonné/tableau).

Tableau électrique – points clés NF C 15-100 (résidentiel)

Rappel : ce qui suit synthétise les exigences usuelles de la NF C 15-100 pour l’habitation. Le dimensionnement exact dépend de la surface, du nombre de circuits et des usages.

Protection différentielle

• Au moins 2 interrupteurs différentiels 30 mA par logement, dont ≥ 1 de type A (l’autre(s) généralement type AC).
• Affecter les circuits de façon répartie sous les différents ID pour limiter les coupures (continuité de service).
• Appareils spécifiques : lave-linge et plaques de cuisson protégés type A (ou F si variateur).
• Équipements à électronique/variateur → type A/F/B selon cas.

Capacité & réserve Prévoir une réserve d’emplacements pour extensions futures : ≥ 20 % d’emplacements libres (bon usage : viser ~20 % par rangée quand c’est possible).
Utiliser des peignes adaptés (calibre/section) et respecter la sélectivité (DJ/ID).
Organisation pratique (rangées / modules) La norme ne fixe pas directement “un nombre de rangées par logement” : elle impose des minimas de circuits selon la surface/typologie, ce qui détermine le nombre total de modules à loger. À titre pratique :

• Studio / T1 : ~2–3 rangées (≈ 36–54 modules)
• T2–T3 : ~3–4 rangées (≈ 54–72 modules)
• T4–T5 : ~4–5 rangées (≈ 72–90 modules)
• Maison > 100 m² : ~4–6 rangées (≈ 72–108 modules)

Ces fourchettes couvrent la majorité des cas actuels (chauffe-eau, plaques, LL, LV, PAC/Clim, volets, prises dédiées, etc.) avec 20 % de réserve. Adapter selon les besoins réels. Autres bonnes pratiques

• Équilibrer les circuits sous les ID (éclairage/prises/équipements répartis).
• Circuits spécialisés dédiés (plaques, four, LL, LV, chauffe-eau…).
• Respecter les sections, calibres, et pouvoir de coupure.
• Coffret de communication distinct (VdI), pas de mélange avec puissance.

Interrupteurs Différentiels

Un interrupteur différentiel (ID) peut protéger au maximum 8 circuits. Pour choisir le calibre (In) de l’ID, on applique 2 règles complémentaires : l’amont et l’aval.

1) Règle de l’amont

Le calibre de l’ID doit être au moins égal à l’intensité de l’organe amont :

• Disjoncteur d’abonné (abonné Enedis),
• ou générateur (ex. photovoltaïque, éolien) si présent.

2) Règle de l’aval (dimensionnement par somme des circuits)

Calibre de l’ID = 1 × (somme des intensités des circuits convecteurs & chauffe-eau) + 0,5 × (somme des intensités des circuits prises, lumières et autres usages).

Exemple rapide

• Convecteurs : 20 A
• Prises : 16 A
• Lumières : 10 A

Calcul : 20 A (convecteurs) + 0,5 × 16 A (prises) + 0,5 × 10 A (lumières) = 20 + 8 + 5 = 33 A

Choix : on retient l’ID immédiatement supérieur → 40 A.

Les Disjoncteurs

Tous les circuits doivent être protégés contre les surintensités et les courts-circuits.

A Noter :

Une fois l’installation réalisée, l’installateur électricien doit fournir un schéma détaillé avec le repérage des circuits

(1) Un seul circuit d’éclairage est admis pour un logement ne comportant qu’une pièce principale (studio, T1)

(2) Hors circuits spécialisés

Les Circuits Lumières

Il faut 2 circuits d’éclairage minimum par logement (Dérogation pour studio ou T1 : un seul circuit).

8 points d’éclairage maxi par circuit : plafonniers, appliques, lampes branchées sur prises commandées.

A Noter :

Une fois l’installation réalisée, l’installateur électricien doit fournir un schéma détaillé avec le repérage des circuits.

A NOTER :

• Une prise de courant commandée par un interrupteur est considérée comme un point d’éclairage : elle fait partie du circuit lumières
• Tous les circuits d’éclairage doivent comporter un conducteur de protection relié à la terre
• Dans le neuf, la fixation à griffes dans les boîtes d’encastrement est interdite pour les interrupteurs comme pour les prises

Les Circuits Prises

Il faut 2 circuits d’éclairage minimum par logement (Dérogation pour studio ou T1 : un seul circuit).

8 points d’éclairage maxi par circuit : plafonniers, appliques, lampes branchées sur prises commandées.

Les quantités de Prises par Pièces

Pièce	Surface	Prises	Remarque
Séjour	< 28 m²	Minimum de 5	1 par tranche de 4 m2
Séjour	≥ 28 m²	Minimum de 7	réparties en périphérie
Chambre	—	3 minimum	—
Cuisine	< 4 m²	3 minimum	—
Cuisine	≥ 4 m²	6 minimum,dont 4 au-dessus du plan de travail	Alimentées par un circuit dédié
Autres pièces (hors WC)	≥ 4 m²	1 minimum	—

Note : Une prise USB ne fait pas partie du décompte de prises
Dans le neuf, la fixation à griffes dans les boîtes d’encastrement est interdite pour les prises comme pour les interrupteurs
Une prise 2P+T commandée par un interrupteur est considérée comme un point d’éclairage : elle fait partie du circuit lumières

Les Prises et Circuits Spécialisés

Appareil	Disjoncteur	Section mini (Cu)	Remarque
Lave-linge Lave-vaisselle Four électrique Chauffe-eau Congélateur Micro-ondes	20 A	2,5 mm²	1 circuit dédié par prise
Hotte	20 A	2,5 mm²	1 circuit dédié (hauteur mini du sol 180cm)
Plaques de cuisson	32 A	6 mm²	1 circuit dédié (hauteur mini du sol 12cm)
Prise VE Green’up	20 A	2,5 mm²	1 circuit dédié par prise

Note : prévoir au moins 3 circuits dédiés par logement (ex. LL, LV, plaques, four, CE…), à adapter selon besoins et NF C 15-100.

Installation électrique des volets roulants motorisés

La norme NF C 15-100 impose la création d’au moins un circuit spécialisé dédié exclusivement à l’alimentation des moteurs de volets roulants.

L’intensité du disjoncteur doit être adaptée à la puissance des moteurs :

• 16 A avec des fils de 1,5 mm²
• 20 A avec des fils de 2,5 mm².

Accessibilité

Les commandes manuelles doivent être installées à une hauteur comprise entre 0,90 m et 1,30 m du sol, conformément à la réglementation sur l’accessibilité des logements. Les volets doivent pouvoir être manœuvrés aussi bien en position debout qu’assise.

A NOTER :

• Afin d’éviter une panne générale en cas de coupure, il est recommandé de répartir les volets sur deux circuits distincts plutôt que de tous les raccorder sur un seul. Cette répartition garantit la possibilité d’ouvrir une partie des volets même en cas de dysfonctionnement d’un circuit.

Chauffage électrique — circuit spécifique & RE2020

La norme NF C 15-100 impose qu’au moins un circuit soit dédié aux appareils de chauffage électrique. Les protections (disjoncteur) et les sections des conducteurs se dimensionnent selon la puissance totale des appareils raccordés. Principe : 1 disjoncteur par tranche de puissance (ex. : 1 circuit ≤ 4 500 W).

Protections par circuit

Puissance totale maxi	Section mini des fils	Disjoncteur maxi
3 500 W	1,5 mm²	16 A
4 500 W	2,5 mm²	20 A
5 750 W	4 mm²	25 A
7 250 W	6 mm²	32 A

Exemple : pour un circuit de chauffage dont la puissance cumulée ≤ 4 500 W : section 2,5 mm² et disjoncteur 20 A.

RE2020 — mesure des consommations (5 postes)

La RE2020 impose la mesure des consommations d’électricité sur 5 postes, avec affichage local et à distance (ex. via l’app Home + Control) :

• Chauffage électrique
• Eau chaude sanitaire
• Climatisation
• Prises
• Autres (éclairages, bornes VE…)

Écocompteur connecté (compatible Linky & RE2020)

• Suivi des consommations en local et à distance (App Home + Control).
• Mesure les 5 postes RE2020 + gaz, eau chaude et eau froide.
• Plages heures pleines/heures creuses automatiques ou manuelles.

Affichage des consommations

• En €, kWh ou m³, sur la période de votre choix.
• Historique jour / mois / année.
• Puissance instantanée de chaque circuit (W).

A NOTER :

• Respectez la règle 1 disjoncteur par tranche de puissance totale pour dimensionner proprement vos circuits de chauffage.
• Utilisez un écocompteur compatible Linky/RE2020 pour un suivi fiable et centralisé.

Pièces d’eau — protections électriques & volumes réglementaires

Protection spécifique

Tous les circuits des pièces d’eau doivent être protégés par un interrupteur différentiel 30 mA au tableau électrique. Mettre en place une liaison équipotentielle locale (canalisations, masses métalliques, éclairages…) reliée à la terre.

Volumes de protection (implantation des appareils)

Les volumes 0, 1 et 2 déterminent l’implantation autorisée des circuits et appareils. Au-delà du volume 2, il n’y a plus de limitation liée aux volumes. Seules les parois fixes, pérennes et jointives au sol limitent ces volumes.

• Volume 0 : intérieur de la baignoire/du receveur (ou zone à même le sol de la douche à l’italienne).
• Volume 1 : au-dessus du volume 0 jusqu’à 2,25 m de hauteur et 1,20 m autour (douche italienne : 1,20 m).
• Volume 2 : bande périphérique supplémentaire de 0,60 m autour du volume 1.
• Hors volume : au-delà du volume 2.
• Volume caché : espace sous baignoire/receveur (règles spécifiques, voir note).

Indice de protection (IP) minimum par volume

Zone	IP minimal requis	Exemples
Volume 0	IPX7	Équipements TBTS adaptés à l’immersion
Volume 1	IPX5	Éclairages, appareils spécifiques douche/baignoire
Volume 2	IPX4	Éclairage, chauffage autorisés selon classe
Hors volume	Selon usage du local	Prises, interrupteurs, appareils usuels

Appareils autorisés (règles de principe)

• Lave-linge / sèche-linge : Hors volume — Classe I (avec terre).
• Chauffage (sèche-serviettes, convecteurs) : Volume 2 (IPX4) selon Classe II ou Classe I si conditions de pose conformes ; hors volume sans contrainte particulière du point de vue des volumes.
• Éclairage : Volume 0 (IPX7), Volume 1 (IPX5), Volume 2 (IPX4), hors volume libre. Privilégier la Classe II en volumes.
• Chauffe-eau instantané : Classe II selon volume autorisé (IP requis).
• Chauffe-eau à accumulation : Classe I, hors volume de préférence (ou selon règles de pose : alimentation directe sans boîte en volume 1/2, voir note).
• Interrupteurs : hors volume. En volumes, utiliser commandes TBTS si autorisé.
• Prises de courant avec terre : hors volume. En volume 2 possibles sous conditions (selon norme en vigueur). Prise rasoir (20–50 VA) via transformateur de séparation, transfo situé hors volumes 0/1/2.
• TBTS 12 V (Très Basse Tension de Sécurité) : possible en volumes selon IP, transformateur hors volumes 0/1/2.
• Canalisations & boîtes de connexion : limitées à l’alimentation des appareils autorisés dans le volume considéré et en respectant l’IP du volume.

Volume caché (sous baignoire/receveur) : aucun appareil électrique n’est autorisé, sauf équipements IPX4 protégés par un interrupteur différentiel 30 mA (ex. : moteur de balnéo).

Définitions utiles

• Classe I : appareils nécessitant une liaison à la terre (ex. : convecteurs, appareils ménagers).
• Classe II : double isolation, sans raccordement à la terre.
• IPX4 : protégé contre les projections d’eau — IPX5 : protégé contre les jets d’eau — IPX7 : protégé contre l’immersion. (Le « X » indique la protection contre les corps solides.)

A NOTER :

• Le transformateur de séparation pour TBTS ou prise rasoir doit être hors volumes 0/1/2. (1)
• La tension TBTS peut être portée à 230 V hors volumes selon usage. (2)
• Certains appareils Classe I peuvent être alimentés directement par câble sans boîte dans les volumes autorisés. (3)
• Les chauffe-eau horizontaux doivent être placés le plus haut possible. (4)
• Les canalisations dans les volumes sont limitées à l’alimentation des appareils autorisés. (5)
• Les boîtes de connexion en volume doivent respecter l’IP requis et n’être utilisées que pour l’alimentation directe d’un appareil. (6)